Verre Moulé de06

Verre Moulé

Les trois techniques les plus importantes lors de la fabrication d'objets en verre sont le soufflage de verre, le soufflage de moule et le pressage.

PRESSER est la technique la plus ancienne. La masse de verre en fusion était pressée en forme à la main à l'aide d'un simple outil. Déjà au deuxième millénaire avant Jésus-Christ on fabriquait de cette manière de petits médaillons et perles de verre (Franke, "Mechan.", p. 146). Cette technique perdait de son importance après l'invention de la canne à souffler au premier siècle avant Jésus-Christ. Elle se prtait peu à la fabrication de récipients creux à parois fines et ténues; mais elle n'a jamais totalement disparu. À Venise, au XVIIème siècle on pressait p. ex. des plaques de pieds pour en faire des verres à boire.

L'histoire de la mécanisation de la fabrication de verre et avec elle l'histoire du VERRE MOULÉ d'aujourd'hui commenait probablement aux États-Unis. C'est peut-tre au début du XIXième siècle qu'on pressait là pour la première fois – sur un simple établi à l'aide d'un dispositif de levier – un tampon métallique sur une masse de verre en fusion que le souffleur de verre avait transversé dans un moule de métal posé en dessous. Le tampon, de dimension un peu plus petit que le moule creux, pressait la masse de verre vers le haut le long de la paroi. Des dizaines d'années étaient nécessaires pour que cette technique arrive à maturation. Il s'avérait particulièrement difficile d'obtenir une finition propre du bord supérieure du moule ainsi qu'une solution quant à la masse de verre excédentaire.

Très probablement on faisait aussi en Angleterre au début du XIXième siècle des essais pour presser le verre; et c'est de là que la nouvelle technologie arrivait sur le continent. Dans les années trente la technique semble tre parvenue à son aboutissement en Angleterre, en Belgique et en France.

Les avantages étaient évidentes: la forme et le décor étaient fabriqués en une seule opération de travail; un grand nombre d'objets de verre identiques  pouvaient tre produits en une fraction du temps nécessaire pour le soufflage; le travail était moins fatigant et moins nuisible pour la santé. Mais bien entendu: le travail de faonnage du souffleur était devenu superflu de mme que celui du tailleur. C'était le ciseleur de moule qui s'en chargeait. Pour des moulages de séries et de décors différenciés le bois ne se prtait plus comme matériau; la fabrication de moules de métal (de fonte ou d'acier) constitués de plusieurs parties était chère de mme que les machines à presser nécessaires. Les besoins de capitaux étaient énormes. C'était certainement une des raisons pour lesquelles on ne trouvait presque pas de verre pressé en Allemagne avant 1870.

Les objets de verre fabriqués par pression ont en général des parois épaisses, le décor est souvent en relief; les coutures de pression des objets compliqués (coupes à pied, gobelets à pied, botes) sont reconnaissables de faon plus ou moins nette. Ces coutures de pression se produisent lors de l'utilisation de moules en plusieurs parties. Celles-ci sont écartées de faon minime par la pression, et la masse de verre fluide s'introduit alors dans les jointures. Il fallait ensuite polir les artes qui en résultaient. Après, ces coutures pouvaient tre effacées presque entièrement par un rebrlage.

Souvent on continuait à travailler les objets de verre pour des raisons autres qu'uniquement esthétiques: le plus grand défaut lors de la pression mécanique étant le fait qu'on ne peut pas fabriquer des verres creux bombés, parce que le bord supérier doit tre plus grand que la partie la plus large du corps; le tampon doit tre pressé dedans et pouvoir en ressortir.

Par un rebrlage le bord d'un bol p. ex. peut tre courbé vers l'intérieur à l'aide d'une pince. Il est probable que parfois des objets bombés ont été fabriqués par l'assemblage de deux parties hémisphériques pressées séparément. Il est cependant sr que pour certains services de table on employait une sorte de système d'embotement: un vase en forme de tulipe pouvait devenir le pied d'une coupe ou d'un guéridon à pied.

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